Langue : facteur de développement économique

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Le Mali partage avec ses pays frontaliers 8 langues dont le français, selon le ministère de l’éducation nationale. Ces langues, loin d’être un moyen de communication seulement, ont permis de développer un commerce transfrontalier

Des études ont démontré que le partage d’une langue se traduit par une diminution des coûts de transaction et de communication. Toute chose qui permet aux entreprises de pénétrer plus facilement un nouveau marché mais également de maintenir dans le temps des flux commerciaux existants.

Au-delà de ces coûts, le partage d’une langue peut également créer un sentiment de confiance mutuelle. Suite à une enquête d’opinion, des chercheurs européens ont démontré depuis les années 1970 et 1995 que le partage d’une langue favorise la confiance mutuelle, qui à son tour, à une influence positive sur les échanges.

Cela n’est pas propre seulement à l’Europe. Dans tous les continents, la proximité linguistique permet d’améliorer la compréhension de certains comportements économiques dans des domaines du commerce international et des migrations.

En 2017, une conférence a réuni à Dakar, au Sénégal, des professionnels et des chercheurs sur les rôles que jouent les langues dans le développement à travers le monde. Le thème central de la conférence était « la langue et les Objectifs de développement durable ».

Les conférenciers ont abordé des questions concernant les langues internationales, régionales, nationales, dominantes et non dominantes par rapport au développement humain, culturel et économique, à la politique linguistique et à l’éducation.

A cette conférence, des panélistes ont fait ressortir le rôle de la langue dans le développement. Pour eux, le développement consiste à partager des expériences et des idées pour trouver de meilleures manières de travailler ensemble, en tant qu’humains. C’est pour cela que les langues doivent intervenir.

Le développement durable est perçu d’un point de vue économique, social et environnemental. Ces trois dimensions sont importantes pour veiller à ce que tous les êtres humains puissent développer leur potentiel avec dignité et égalité. La langue et la communication sont essentielles à la manière dont les sociétés se développent, s’expriment, travaillent ensemble et deviennent plus inclusives. C’est qui fait que la langue est étroitement liée à tous les aspects du développement.

Grâce aux langues transfrontalières, les acteurs de nos économies émergentes dans la sous-région n’ont pas de difficultés de communication. A titre d’exemple un mossi de Burkina peut communiquer avec un peul ou un dogon du Mali. Les différentes communautés partagent une langue parlée dans les deux pays. L’utilisation de la langue maternelle a conduit au déblocage du plein potentiel et à la participation effective à tous dans le processus de production économique.

La conférence de Dakar que nous avons évoqué plus haut a démontré le rôle très important des langues transfrontalières dans le développement des économies informelles en plein essor dans le continent.

Des recommandations ont été faites dans ce sens. Elles ont préconisé des réflexions sur la manière dont ces économies peuvent être prises en charge par les différentes parties prenantes à l’éducation et à la planification et au développement.

Lucrèce Kanté

 

 

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