A un peu plus d’un an de la fin des travaux, prévue pour mi-décembre 2018, le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de Kabala a véritablement pris corps. En effet, la partie génie civil de la station d’exhaure (lot 1) est presque terminée. La prise d’eau (lot 1), non encore peinte, est fièrement débout au milieu du fleuve Niger. La cour du lot 2 (station de traitement et pompage), elle, grouille de monde et de machines. Tandis que les ouvrages de traitement sont réalisés à près de 70 %, les canaux souterrains, eux, sont terminés. Par ailleurs, les deux réservoirs de 10 000 m3 chacun, construits à Baco-Djicoroni (Rive droite) composant le lot 4, sont couverts. En gros, c’est ce visage que présentaient lundi dernier, les différents chantiers de cet important projet structurant, lequel, mis en service, répondra aux besoins en eau potable de Bamako et environs jusqu’en 2032.
Un projet d’une telle envergure mérite un suivi régulier et constant pour pouvoir corriger, au fur et à mesure, les imperfections et assurer une meilleure coordination entre les multiples intervenants, à savoir : huit partenaires techniques et financiers, la coordination du projet, les entreprises, les bureaux de contrôle, les services techniques de l’Etat et autres. C’est justement dans ce cadre, que le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini a inspecté, lundi, le chantier de Kabala.
En fait, le ministre était venu apprécier l’état d’avancement de ce projet très attendu par les populations de Bamako. Il était accompagné, pour la circonstance, de la directrice des opérations de la Banque mondiale, Soukeyna Kane, de l’équipe de coordination du projet et des premiers responsables de la SOMAPEP et de la SOMAGEP.
La représentante de l’un des huit principaux bailleurs de fonds du projet, Soukeyna Kane a apprécié positivement le bon déroulement et le niveau d’avancement des travaux.
D’ailleurs, une présentation des entreprises et bureaux de contrôle a montré que le lot 1 est physiquement exécuté à hauteur de 70,39 %. Sa réalisation financière est estimée à 50,1 % pour un délai consommé de 68,9 %. Le lot 2, lui, a atteint 49,2 % de taux d’exécution. Le délai consommé est de 56,9 % et le taux d’exécution financier est à 34,1 %. Quant au lot 3, qui concerne la canalisation de refoulement d’eaux traitées, son taux d’exécution physique est estimé à 87,2 % pour un délai consommé de 94,3 % et un taux de décaissement de 84,82 %. La note ne fait aucun cas statiques sur l’état d’exécution du lot 4 dont les travaux de génie civil sont très avancés.
Ces progrès sont jugés encourageants au regard de l’impact que ce projet aura sur nos populations en termes d’amélioration de leurs conditions de vie. Car, Kabala est la principale station de pompage, après la première construite en 1956, a rappelé le ministre en charge de l’eau. Il s’agira de renforcer la production pour que toutes les populations qui sont, aujourd’hui, raccordées au réseau puissent voir de l’eau 24h/24h dans leur famille et de procéder à une extension du réseau afin de raccorder les familles qui ne le sont pas encore, a souligné Malick Alhousseini.
Outre les avancées, la visite a aussi permis de constater des difficultés liées «à la mauvaise coordination du projet». Certaines insuffisances sont, en effet, dues aux retards dans l’exécution de certains travaux vitaux au projet. D’autres faiblesses ont trait au «mauvais montage des dossiers» qui nécessitent des modifications et au «non règlement des factures des entreprises». Autre difficulté : certains bailleurs n’ont pas encore concrétisé leurs engagements financiers.
Face à ces inquiétudes qui ne sont pourtant pas «compromettantes», le ministre a instruit l’équipe de coordination du projet de convoquer le Comité de pilotage pour le 20 novembre prochain, afin de les surmonter et de permettre le respect scrupuleux du délai contractuel. Cette diligence permettra de faire bouger les lignes et les premiers mètres cubes de Kabala seront disponibles dans le réseau déjà existant à partir de décembre 2018.
Cheick M. TRAORé
Source: Essor