Les meilleures citations de Yambo Ouologuem, monument de la littérature africaine

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Yambo Ouologuem, un des monuments de la littérature africaine du 20e siècle, nous a quittés ce samedi 14 octobre, à 77 ans. Voici quelques citations phares de celui qui est considéré comme l’un des piliers de la littérature africaine du 20e siècle.

Né à Bandiagara au Mali, Yambo Ouologuem est révélé au grand public en devenant le premier Africain lauréat du prix Renaudot en1968 pour son roman Le Devoir de violence. « Une œuvre iconoclaste, qui est venue casser, briser l’image idyllique de l’Afrique qui était véhiculée par les tenants du mouvement de la négritude », selon le journaliste et chercheur Boubacar Sangaré, un des connaisseurs de l’œuvre de Yambo qui s’est confié à This Is Africa. L’audace de cette œuvre pas comme les autres lui vaudra des attaques qui le pousseront à se retirer de la scène littéraire, mais qui ne diminueront en rien sa valeur. Voici quelques citations majeures de l’écrivain.

 Voilà les 13 meilleures citations de Yambo Ouologuem :

  1. «J’étais, aux yeux de chefs d’État irresponsables ou incultes, j’étais, pour avoir osé dire du nègre qu’il faisait l’amour, un carriériste vendu à une France raciste, laquelle s’amusait de voir dénigrer par un Noir les mœurs des peuples noirs. Soit. Il est bon d’être primitif, certes, mais impardonnable d’être primaire. Tant pis pour les primaires qui se rêvent censeurs ».
  2. « C’est la peur d’être honnie qui pousse le jour à s’éteindre et la nuit à s’évanouir ».
  3. « On a beau être Vihado (prince héritier du trône), on ne peut forcer un escargot à se tenir à un arbre ».
  4. « …Aux hommes et à leur folie, le destin me dit : il faut leur pardonner. L’humanité est si jeune ».
  5. « Le crime n’a jamais enrichi l’homme de manière absolue et définitive ».
  1. « Voilà l’art nègre baptisé ‘esthétique’ et marchandé –Oyé !- dans l’univers imaginaire des ‘échanges vivifiants’ ».
  2. « Il n’y a rien de valable dans la négraille si ce n’est que du mépros. Le Salut ne peut venir que de l’extérieur ».
  3. « Dans l’air, l’eau et le feu, aussi, la terre des hommes fit n’y avoir qu’un jeu ».
  4. « La guerre révèle à un peuple ses faiblesses, mais aussi ses vertus… (http://malijet.com/histoire-du-mali/124015-yambo-ouologuem-1er-africain-laureat-du-prix-renaudot-une-gloire.html)
  5. « La plume est à l’écrivain ce qu’est à l’aveugle son bâton. C’est-a-dire qu’un objet inerte devient un instrument opératoire dans lequel vient se loger la sensibilité qui s’y prolonge. De même que l’aveugle qui marche à tâtons sait où il va, en gros, dans son idée, mais ne sait pas les embuches qu’il va trouver ». http://yambo-ouologuem.blogspot.com/2007/03/interview-yambo-ouologuem-annees-70.html
  6. « La négritude a vu à travers le fait colonial l’occasion inespérée, que d’ailleurs ne lui avait offert aucun colonialisme, de pouvoir impunément s’abreuver des cultures blanches afin de mieux s’élever parmi les noirs ».

http://yambo-ouologuem.blogspot.com/2007/03/interview-yambo-ouologuem-annees-70.html

  1. « On peut constater que l’unité africaine a été prônée verbalement, mais elle demeure plus un vœu pieux qu’une réalité. L’Afrique est devenue quelqu’un qui n’est personne pour les consciences, un continent qui est celui de tout le monde et de personne, le rêve d’un quelconque socialisme topiquement progressiste, et foncièrement inféodé dans des structures de théocratie où il est inconcevable qu’un président de la république ne se juge pas comme un roi nommé à vie. C’est pour cela même que l’on constate la chose suivante : l’indépendance qui aurait pu fournir à l’Afrique un renouveau des idées et de la littérature, une fois que le combat de la dénonciation du colonialisme fut achevé, cette indépendance acquise théoriquement n’a apporté qu’une castration de la littérature et de la force vive qui devait faire la sève de la jeune génération. Et quand bien même on voudrait offrir à l’Afrique des chances de s’exprimer, on s’aperçoit qu’il y a un tel grouillement, un tel craquement dans les structures de base, qu’il est difficile que quelque chose surnage ».

(http://yambo-ouologuem.blogspot.com/2007/01/first-few-pages-of-les-mile-et-une.html)

  1. « Et, sans doute – colonisés étonnés et bourgeois – les sous-développés, sots ingénieux asservis par leurs passions, seraient plus terribles encore s’ils devenaient riches. Ces gens-là, à vrai dire, perdent à gagner. Plus opulents, ils vivent plus inquiets, en pauvres Nègres indécrottables… Centupler ses besoins, faire tout pour l’ostentation, avoir cent ambassades à l’étranger parce que telle grande puissance en a cinquante, et, si elle en a soixante, en avoir vite deux cents, c’est s’empêtrer dans une pénurie encore plus effroyable que la gêne de jadis. Mais se gouverner décemment, savoir s’arrêter quand bien même l’aide au Tiers-Monde serait centuple, employer le reste à développer le pays, à occuper les siens, sans Rolls ni Bentley, ou à tirer d’embarras des budgets déficitaires : tout cela vaut mieux que les insultes gauchement braillées par l’anticolonialisme de la négrille politique. Et c’est fausse sagesse, que de régner en mendiant ou en hâbleur. Car c’est bien peu que de n’être point comme le commun des pauvres ; mais c’est être bien riche déjà, que de n’être plus comme le commun des riches…».

(https://www.babelio.com/auteur/Yambo-Ouologuem/3774)

Source : www.thisisafrica.me

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