La communication gouvernementale

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La communication gouvernementale est l’un des multiples domaines de la communication des institutions publiques. Un gouvernement est conçu par la mise en œuvre d’une politique définie par le Président de la République. Or, le Président de la République est l’élu du Peuple. Avant son élection, il s’est engagé sur une série d’actions à réaliser. Aussi, après son élection, obligation lui est-il faite de communiquer ; d’où la communication gouvernementale. Cette communication possède un triple objectifs: informer, inciter au changement de comportement, valoriser les services publics et les missions de l’État.

I • INFORMER

Le gouvernement nous informe avec une double intention:

– La première intention est de mettre le Peuple au courant de tout ce qu’il fait. Cela est une mission très importante. En effet, notre société est une société d’information. Celle-ci a cessé d’être le monopole des pouvoirs publics. Le développement des médias de masse et l’extraordinaire progrès des TICs ont profondément bouleversé les rapports entre les Hommes. Plusieurs voix se font entendre dans la société et par différents moyens. Dans cette diversité des voix qui se font entendre, le gouvenement doit faire entendre la sienne en apportant l’information vraie à la connaissance des citoyens. L’État doit informer sur ses actions. C’est un droit des citoyens et c’est un devoir des tenants du pouvoir public.

– La deuxième intention est de susciter l’adhésion. Le danger qui guette tout gouvernement est l’impopularité. Elle traduit la déception du Peuple. Le gouvernement doit communiquer pour renouer le dialogue et provoquer l’adhésion à des choix parfois difficiles.

II • INCITER AU CHANGEMENT DE COMPORTEMENT

Plus d’un danger nous menacent dans notre vie quotidienne. Certains ne dépendent pas de nous mais d’autres dépendent de nos comportements. Ces comportements nous viennent de la tradition ou de la modernité. Ils doivent être modifiés. Nous l’ignorons. Aussi, le gouvernement doit-il intervenir pour nous le faire savoir. Cela, par des campagnes de sensibilisations.

III • VALORISER LES SERVICES PUBLICS ET LES MISSIONS DE L’ÉTAT

Les services publics sont constitués par les différentes administrations. À travers eux, le gouvernement exécute ses programmes. Pour cette raison, il doit communiquer afin de les faire connaître, d’expliquer leurs raisons d’être; en un mot, de les valoriser.

CONCLUSION

Le gouvernement communique au nom des trois raisons ci-dessus. Il peut communiquer directement avec le Peuple, comme il peut communiquer avec lui par des intermédiaires. La diversité des intermédiaires lui a inspiré l’adoption d’une charte graphique : les armoiries de la République.

LA COMMUNICATION GOUVERNEMENTALE: LE CAS DU MALI

Le Soudan français accède à l’indépendance le 24 novembre 1958 sous le nom de la République soudanaise. Avec la République du Sénégal, il forme la fédération du Mali et l’indépendance de cette fédération est proclamée le 20 juin 1960. Dans la nuit du 19 au 29 août 1960, à la suite du retrait du Sénégal, la fédération éclate. Un mois plus tard, le jeudi 22 Septembre 1960, date anniversaire de la destruction de la principauté du logo par les les français, Modibo Keïta proclame l’indépendance de la République affranchie de tout lien avec la France. De cette date à nos jours, différents régimes se sont succédé :

  • la Première République (22 sep 1960 – 19 nov 1968) : le Comité militaire de libération nationale (CMLN) 19 nov 1968 – 31 mars 1979;
  • la Deuxième République ( 31 mars 1979 – 26 mars 1991) : le Conseil de transition pour le salut du Peuple (CTSP) 26 mars 1992 – 12 avril 1992;
  • la Troisième République (12 avril 1992 à nos jours avec une brève interruption en mars 2012).

I • LA COMMUNICATION GOUVERNEMENTALE SOUS LA PREMIÈRE RÉPUBLIQUE

L’Objectif de la Première République était de faire du Mali un pays socialiste. Le parti au pouvoir était l’Union soudanaise section territoriale du rassemblement démocratique africain (US-RDA). Le principe était le centralisme démocratique. Il fonctionne de la manière suivante : les principaux responsables au sommet de l’État, regroupés au sein du Bureau politique national, prennent les décisions et, par lettres circulaires assignent les tâches aux militants à la base; les militants exécutent les tâches et par procès verbaux, rendent compte au Bureau politique national (BPN). Ce fonctionnement possède son point fort et son point faible.

  • Son point fort: l’ensemble du Peuple était mobilisé pour exécuter les programmes de développement de la République;

 

  • Son point faible: l’échange de messages était inexistant et aucune initiative n’était donnée au Peuple. Tout venait du Bureau politique national et tout retournait au Bureau politique national. À l’époque, ils n’existaient que deux médias : Radio Mali pour la presse parlée et l’Essor pour la presse écrite. Tous les autres médias avaient été interdits. Dans ce contexte, la Communication gouvernementale était réduite à sa plus simple expression : l’État détenait le monopole de l’information et n’en diffusait qu’une partie. Celle qui l’arrange.

II • LA COMMUNICATION GOUVERNEMENTALE SOUS LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE

La Deuxième République est un régime d’exception. La constitution est suspendue, l’Assemblée nationale est dissoute, les partis politiques, les associations et autres groupements sont interdits! Dans ce contexte, l’information demeure monopole de l’État. Cependant, un leger progrès se constate. Des espaces de dialogue sont créés. Le monde rural, les paysans ont droit à une journée d’antenne tous les vendredi. Un essai pour tenter de diversifier les médias semble-t-il. Le mensuel « SOUNDJATA » est créé à côté de l' »ESSOR ». En mars 1979, un nouveau parti politique est créé : l’Union démocratique du peuple malien (UDPM). Comme l’US-RDA, l’UDPM est un parti unique. Son principe est aussi le centralisme démocratique. Mais, entre les deux, existent deux différences:

  • la première différence est que l’US-RDA est un parti unique de fait, l’UDPM est un parti unique constitutionnel;
  • la deuxième différernce est qu’avec l’US-RDA, le fonctionnement de centralisme démocratique ne laisse aucune initiative au Peuple, avec l’UDPM, l’initiative pour élaborer les programmes de développement du pays, leur financement et leur exécution est laissée au Peuple. Le contact était établi avec les populations à la base. Lors des visites du Secrétaire Général dans les régions, les doléances étaient notées et souvent satisfaisantes. Les médias se diversifient avec l’arrivée de la télévision, l’ORTM se substitue à Radio Mali et trois publications voient le jour dans nos langues nationales: CESIRI pour les femmes, SUKABE pour les jeunes, KIBARU pour les néo-alphabètes. En 1985, la liberté de presse est rétablie et les journaux privés voient le jour: les ÉCHOS, la ROUE, l’OBSERVATEUR, CORIS, GRIN… .

En guise de conclusion, de 1989 à nos jours, la communication gouvernementale malienne a connu une évolution appréciable. Des espaces de dialogue ont été créés favorisant les échanges entre le Gouvernement et les Citoyens y compris sur internet avec les publications du porte parole de Gouvernement et autres.

Aly Ousmane Sarre

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