Secret des femmes pour pimenter le lit…

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Dans un contexte ou la polygamie est généralisée, pour maintenir son homme et satisfaire son désir sexuel au lit, la femme malienne s’adonne à la prise et à l’introduction dans les organes génitaux de différents produits. Extraits de plantes végétales ou produits d’origines douteuses, ces aphrodisiaques sont désormais répandus au Mali. Mais attention aux conséquences.

La consommation d’aphrodisiaques s’est répandue dans les villes africaines, y compris à Bamako.

Vendus autrefois discrètement, les aphrodisiaques pour femmes sont désormais « versés » dans les marchés maliens et assez visibles sur les étalages. Et ils se vendent comme des petits pains, à Bamako, dans les grandes villes comme dans les campagnes. L’offre est abondante parce que la femme malienne en fait la demande.

Les produits sont de deux types : les extraits de plantes végétales qui sont (en langues locales): le babi, Le yirifarani, la poudre d’igname, le guéni, le Mougoudji, entre autres. Il y a aussi des produits qui viennent de la Chine et/ou souvent d’origine douteuse qui sont : le thé « magique », dumogoni ou la mouche, chèfanni ou oeuf, namassani ou nanane, monson ou serrer, malokissèni ou graine de riz, entre autre…

Le babi, le yirifarani et le gaini: sont des produits dont on dit qu’ils sont 100% naturels. Les amateurs disent que le babi, le yirifarani et le gaini, purifient le vagin de la femme et lui procurent une bonne odeur. Ils les utilisent aussi pour nettoyer le bassin et pour avoir un teint harmonieux. Ils se vendent généralement à bas prix, 50f CFA (moins d’un centime d’euro).

La poudre d’igname et le mougoudji (jus de farine de maïs ayant come ingrédient, gingembre, lait, sucre): sont utilisés comme de « puissants lubrifiants naturels ». Selon les femmes, ils permettent de garder le vagin mouillé tout au long du rapport sexuel. Le thé magique est un produit provenant de la Chine. Il se prépare dans une tasse de thé avec de l’eau chaude et se boit. Quelques heures après la prise, il pourrait mouiller le vagin et donner une intense envie de faire l’amour, selon ses consommateurs. Le malokissèni ou graine de riz, monson ou « serrer » et le dumogoni ou la mouche, sont des gélules qu’on place dans le vagin quelques heures avant les rapports sexuels. Celles qui s’y adonnent espèrent qu’ils rétrécissent leur vagin, comme celui d’une vierge. Ces produits de rétrécissement de vagin, existent aussi en poudre et en liquide. chèfanni oeuf, est une boule à la forme d’un œuf qui contient une cinquantaine de petites graines qu’on croque quelques heures avant l’acte sexuel, à des fins de lubrification et aussi pour l’appétit sexuel.

Namassani ou banane, est un tube à la forme d’une banane qui contient un liquide qui se boit avant l’acte sexuel. Il permet de garder le vagin très longtemps mouillé durant l’acte. Malokissèni ou graine de riz, Monson ou Serrer et Le Dumogoni ou la mouche, sont des gélules qu’on place dans le vagin quelques heures avant les rapports sexuels. Elles rétrécissent le vagin comme celui d’une Vierge. Ce rétrécissant de Vagin, existe aussi en poudre et en liquide.

Sans se préoccuper des éventuels risques pour leur santé, les femmes maliennes s’agrippent à ces produits souvent d’origine douteuse.

Awa Koné, est une vendeuses renommé de ces produits au grand marché de Bamako. « Je vends ces produits il y a de cela 5 ans. Je m’en sors très bien car les femmes adorent ça. Je vends ces produits pour aider mes sœurs à être plus efficace au lit et maintenir leurs hommes pour elles seules », s’est-elle confiée à nous. La vendeuse ajoute que ses fidèles clientes sont les jeune filles et les femmes qui ont des coépouses. Parlant justement de cliente fidèle, Ami en est une. Quatrième femme de son époux, elle s’arme comme elle peut : « Je me procure ces produit, il y a un moment, et depuis, que j’ai commencé à utiliser ces produits, mon mari cède à toutes mes demandes après l’acte sexuel, du coup je reste et demeure sa préférée ».

Une autre du nom de Kaniba, jeune fille âgée de 25ans, nous laisse entendre : « Mon préféré parmi ces produits, c’est (le serré), car ça permet de rétrécir mon vagin, et dès que je passe à l’acte avec mes conjoints, ils en demandent encore et encore, et du coup, ils ne peuvent plus rien me refuser. La voiture que vous voyez garé là-bas est la mienne, c’est l’un de mes conjoints qui me l’a offerte après avoir couché avec moi croyant que je suis Vierge ».

« Moi j’utilise ces produits depuis mon mariage, car c’est ma marraine de mariage que me les a conseillés. Je ne suis pas sans savoir les dangers mais je ne peux plus m’en passer car le jour ou je ne les utiliserai plus mon mari me rejettera or je ne peux me le permettre car j’ai trois coépouse », objecte Ténin.

Et quand nous avons voulu connaître les ingrédients de base ses produits et leur niveau d’efficacité et posologie, Awa avoue qu’elle « ne sais pas trop, mais rassure-t-elle, ce qui est sûr, si ce n’était pas efficace et bon, les femmes n’allaient plus revenir solliciter mes services ». Elle nous fait comprendre que « par exemple avec le (serré) même si tu es mariée et que tu veux tromper ton mari, grâce au serré, il ne va même pas s’en rendre compte car ça resserre ton vagin après l’acte, (rire…) ». Et les prix qui varient de 100 francs à 15.000 francs CFA sont très accessibles à toutes les femmes.

Cependant, d’autres femmes s’en méfient. « Ces produits sont très dangereux, surtout le (serre) car ma cousine en utilisait et il est arrivé un moment ou sont vagin a lâché, il sortait de son vagin une grande quantité de liquide désagréable qui mouillait ses pagnes. Nous l’avons conduit à l’hôpital et après analyse, le docteur nous fait savoir qu’elle a le cancer du col de l’utérus. Son mari qui aimait tant son vagin serré l’a quitté et elle est livrée à son triste sort », raconte Oumou, une femme malienne que nous avons rencontrée.

« Moi j’utilisais ces produits, mais j’ai fini par arrêter car j’entends les gens évoquer les dangers, aussi j’ai remarqué que les fois que je n’utilisais pas les produits, mon mari ne me faisait pas des compliments, donc j’ai arrêté pour être naturel au lit », témoigne Kadiè, une utilisatrice convertie.

Docteur Djéri est un célèbre génécologie à la clinique kabala à Bamako. Nous l’avons approché pour en savoir sur les dangers que courent les femmes avec ces produits. « Les produits aphrodisiaques qu’utilisent les femmes sont source de toutes sortes d’infections », prévient ce médecin avant d’ajouter que « ces produits n’ont aucune valeur médicinale». Nous lui avons demandé par exemple comment le produit « serrer » qu’utilisent les femmes arrive à rétrécir le vagin. « Après insertion de ce produit dans le vagin, il se produit une contraction des lèvres, une contraction musculaire qui rétrécit les parois du vagin, ce qui permet de mieux serrer le sexe qui le pénètre. Ce produit est très dangereux car il provoque une contusion dans le vagin », explique Docteur Djéri qui ajoute que « nombreuses sont mes patientes qui souffrent des conséquences de ces produits chinois. Certaines arrivent avec le vagin complètement détruites, d’autres avec de graves infections vaginales. On arrive à guérir certains cas, mais d’autres sont vraiment foutu. Ces pratiques des femmes sont aujourd’hui l’une des causes du cancer du col de l’utérus. Nous avons reçu ici plusieurs cas qui ont débouché sur le cancer du col de l’utérus ».

Lucrèce Kanté
lemalien.com

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